L'ULCÈRE GASTRO-DUODÉNAL (UGD) ET GASTRITES EN PHYTOTHÉRAPIE
L'ULCÈRE GASTRO-DUODÉNAL :
L'UGD, qui peut siéger sur la partie inférieure de l'œsophage, sur la première portion du duodénum ou sur l'estomac lui-même, consiste en une perte de la substance arrondie de la muqueuse digestive et se rencontre le plus souvent chez les hommes de 30 à 50 ans.
Les facteurs émotionnels, psychiques et surtout neurovégétatifs jouent un rôle fondamental dans le déclenchement de l'affection. Mais avant d'examiner en détail le rôle fondamental du système neurovégétatif, il nous faut préciser l'importance des examens complémentaires : une surveillance radio-clinique étroite s'impose dans tous les cas, mais plus particulièrement au cours des localisations gastriques, l'ulcère de l'estomac pouvant rapidement se transformer en ulcère calleux avec fibrose rétractile, ou surtout en cancer. Les examens complémentaires, radiographies et surtout fibroscopie avec biopsie, permettent dans les cas douteux de préciser l'existence ou non d'un ulcère cancérisé. Les indications fournies sont alors un élément fondamental dans les décisions thérapeutiques à prendre.
Il conviendra également de rechercher par l'interrogatoire la prise par le malade de certains médicaments réputés ulcérogènes : aspirine, anti-inflammatoire dérivé de l'aspirine, corticoïde au long terme, anticoagulant…
En médecine de terrain et surtout en endobiologie, l'UGD survient presque toujours chez des sujets à activité para-sympathique dominante avec néanmoins une hyper-réactivité du système nerveux sympathique. Lorsque cette dernière est hyper-aiguë, l'ulcère sera gastrique ; lorsqu'elle est permanente, il siégera sur le bulbe duodénal.
Avant d'envisager l'étude des plantes utilisées dans l'UGD et les gastrites, rappelons quelques notions fondamentales de diététique :
Suppression, réduction ou modification des horaires d’absorption pour les produits responsables des manifestations douloureuses de l'affection gastrique (laitages, certains fromages à pâte molle, certains fruits, agrumes, sucreries, chocolat, graisses cuites, épices, condiments, thé, café, alcool) ; suppression du tabac, s'assurer d'une bonne hygiène bucco-dentaire, amélioration de la mastication et du temps consacré au repas, précaution concernant le mode de cuisson et rééducation des postures pré et post-prandiales.
Deux légumes sont particulièrement recommandés pour les gastrites et les affections digestives en général : le chou et la pomme de terre. On pourra également utiliser avec bénéfice : l'amande, le céleri, la châtaigne, le coing, le citron, l'estragon, la figue, la fraise, la groseille, l'oignon, le topinambour, et quelque fois la carotte à condition qu'il n'y ai pas de troubles de la vésicule associés.
Il existe une plante anti-inflammatoire digestive majeure utilisée en thérapeutique : LA RÉGLISSE. A son action anti-inflammatoire digestive, s'ajoute une activité protectrice de pansement gastrique et une action antispasmodique. Mais, elle devra être utilisée uniquement en traitement d'attaque et pendant une période ne dépassant 3 semaines, en raison des risques d'intoxication par la glycyrrhizine dont le tableau clinique est similaire à celui de la prise prolongée de corticoïdes. On l'utilisera de préférence sous forme de poudre de racine, à la dose de 2 à 3 cuillères à café par jour, ou sous forme de décoction (50 grammes de racine par litre d'eau) : faire bouillir 10 minutes, laisser macérer pendant 12 heures et prendre 3 verres par jour.
Il existe d'autres plantes anti-acides utilisées soit dans l'alimentation, soit en thérapeutique, au premier rang desquels se situe la POMME DE TERRE, grâce à son amidon, au pouvoir tampon de ses sels et à la solanine, alcaloïde que l'on rapprochera des plantes atropiniques (belladone, jusquiame, douce amère). On utilisera le jus fraîchement extrait à raison d'un demi verre avant les 3 repas auxquels on peut éventuellement adjoindre citron et carotte.
Les autres plantes agissant comme pansement gastrique sont : LE PLANTAIN, LE ROBINIER, LES GRAINES DE LIN, LA GRANDE CONSOUDE, ET TOUS LES CHARBONS VEGETAUX.
D'autres plantes sont cicatrisantes et restruturatrices de la muqueuse gastrique comme par exemple le jus de chou fraîchement extrait, la gentiane, le bouillon blanc, le romarin, la figue sous forme de bourgeons et les camomilles romaine et allemande (matricaire).
LES GASTRITES :
Inflammation tissulaire de l'estomac, la gastrite peut évoluer à plus ou moins long terme vers l'atrophie de la paroi et conduire à la diminution marquée de sécrétion acide, voire à l'achylie (voir glossaire).
Il faudra toujours différencier les gastrites primaires et isolées des gastrites secondaires à une affection de voisinage (vésicule biliaire, artères) ou à l'intervention d'un facteur agresseur de la muqueuse.
Expression d'un conflit psychologique à manifestation somatique, elle précède et accompagne le plus souvent les ulcères gastro-duodénaux.
Avant tout traitement phytothérapique, il faudra procéder aux examens éventuels suivants :
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Radiographie de l'estomac.
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Fibroscopie (avec ou sans biopsie), qui sera pratiquée chaque fois que l'affection se prolongera, afin de ne pas passer à côté d'une complication éventuelle pseudo-cancéreuse.
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Recherche d'une affection éventuelle des organes voisins.
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Recherche et élimination de l'agent agresseur de la muqueuse qui pourra être d'ordre médicamenteux (aspirine ; cortisone), d'ordre hygiéno-diététique (abus d'alcool et de tabac) ou d'ordre alimentaire (abus d'épices, de café…).
Dans tous les cas il faudra s'efforcer de modérer la réactivité du système neurovégétatif plutôt que de chercher à la supprimer totalement.
Les plantes connues pour leurs effets antigastritiques sont : LE GÉNÉPI / LE HÊTRE / LE NOYER / LE PLANTAIN / LA RÉGLISSE (déjà utilisée pour l'UGD) / le SOUCI / LA TORMENTILLE / LES CAMOMILLES / LE GÉRANIUM.
Pour lutter contre les troubles dyspeptiques secondaires ou associés, on pourra choisir en plus : le BOULEAU / ANGÉLIQUE / CHIENDENT / CITRON / ORTIE / MÉLISSE / ROMARIN / REINE DES PRÉS / THYM.
Enfin selon l'étendue de l'inflammation et en particulier en cas de colite spasmodique associée, on pourra y adjoindre une des plantes suivantes : BOUILLON BLANC / GENTIANE / GRANDE MAUVE / GUIMAUVE / MILLEFEUILLE / PIVOINE / RHUBARBE.