TRAITEMENT ENDOBIOGÉNIQUE DE LA GOUTTE
En médecine de terrain, plus spécifiquement en phytothérapie, sur le plan de l'équilibre endobiogénique, la goutte traduit un hypergonadisme simple ou mixte (hyperestrogénie pure et/ou hyperprogestéronémie en réponse à l'estrogénie). Il existe également une relance permanente sur l'axe hypophyse/ovaires et sur l'axe hypophyse/thyroïde, ce qui explique également que l'hyperuricémie ou goutte, se rencontre chez les insuffisants thyroïdiens et chez les femmes ménopausées, tout naturellement en carence estrogénique.
TRAITEMENT PHYTOTHÉRAPIQUE DE L'ACCÈS GOUTTEUX AIGU :
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On luttera tout d'abord contre l'inflammation et la douleur. Outre la colchicine, alcaloïde du colchique, dont nous avons parlé en santé publique aux propriétés vasoconstrictrices, hypertensives, stimulantes de la cortico-surrénales, anti-choc, anti-allergique, analgésiques, on associera des plantes aux propriétés anti-inflammatoires, antalgiques et diurétiques uricosuriques telles que (au choix) : CHARDON BENIT, REINE DES PRES, BOULEAU, CASSIS, PEUPLIER, VERGERETTE du CANADA, CITRON, FRENE, POIREAU.
On y adjoindra certaines huiles essentielles anti-inflammatoires et antalgiques, utilisées par voie locale, en application répétée toutes les heures : ANGELIQUE, BOULEAU, CAMOMILLE, CITRON, CYPRES, GENIEVRE, GINGEMBRE, ROMARIN.
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On pratiquera également un drainage urinaire avec les plantes suivantes dotées aussi d'une activité diurétique et uricosurique : LESPEDEZA, PALIURE, PERSIL, SALSEPAREILLE, VERGE D'OR.
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Le drainage hépatique sera systématique, à l'aide de plantes à activité mixte cholérétique et/ou cholagogue (contraction de la vésicule) et diurétique uricosurique : ARTICHAUT, MAIS, ORTIE, ORTHOSIPHON, ROMARIN.
Cette dernière plante possède également des propriétés antibactériennes, anti-infectieuses, stimulantes de la cortico-surrénale, accélératrice cardiaque et facilitatrice de la digestion.
TRAITEMENT PHYTOTHÉRAPIQUE DE L'ÉTAT GOUTTEUX CHRONIQUE :
Outre l'utilisation de plantes à tropisme hépato-rénal, et d'autres diurétiques et uricosuriques, on agira en amont sur la cause de l'hyperuricémie.
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Dans le cas d'une insuffisance de la glande thyroïde, on stimulera cet organe primordial par des algues (Fucus, Laminaires) et des plantes de ré-équilibration endocrinienne générale. On notera les actions antagonistes et complémentaires sur la thyroïde de deux plantes alimentaires : L'AIL (stimulant de la thyroïde) et L'OIGNON (ralentisseur de la fonction thyroïdienne).
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Dans le cas d'une hyperuricémie secondaire à une acidose diabétique, on assurera la ré-équilibration du diabète à l'aide de plantes à activité hypoglycémiante, telles que : AIGREMOINE, ALCHEMILLE, BARDANE, EUCALYPTUS, GENIEVRE, GERANIUM ROBERT, MURIER NOIR, MYRTILLE, NOYER, OIGNON, OLIVIER, RENOUEE DES OISEAUX, RONCE…
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Dans le cas de troubles pléthoriques, on aura recours à des plantes à activité générale hypométabolique telles que : AIL, ARTICHAUT, BOULEAU, CHICOREE, OIGNON, OLIVIER, TILLEUL, TOURNESOL.
On corrigera également une hypertension artérielle génératrice d'hyperucicémie ; on rééquilibrera la flore intestinale en facilitant l'action des bactéries qui entraînent une baisse d'acide urique et on traitera les colites associées.
CONSEILS HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES :
On se reportera tout d'abord aux aliments à éviter si possible en cas d'hyperuricémie, dans notre module du mois, de santé publique. On pourra alcaliniser les urines à l'aide des eaux bicarbonatées classiques, mais aussi grâce au bouillon de poireau.
On recommandera des cures de fruits pour leurs effets spécifiques sur les organes émonctoriels du patient : cerises, citrons, melons, pastèques et raisins.
EXEMPLE : LA CURE DE RAISINS.
Cette cure, qu'il faut entreprendre pendant la période naturelle de récolte du raisin, fait appel aux fonctions de détoxification de l'organisme. On ne doit pas la considérer comme une cure d'amaigrissement, car, même s'il est courant d'observer une perte de 3 à 4 kilos chez les sujets pléthoriques, les sujets minces qui l'entreprennent ne perdent pratiquement aucun gramme.
La cure totale se déroule sur 21 jours.
Les 3 premiers jours préparent l'organisme. L'alimentation comporte exclusivement : le premier jour, les céréales cuites à l'eau ; le deuxième jour des légumes crus et/ou cuits qu'il est possible de saler ; le troisième jour, des fruits crus et/ou cuits sans sucre ajouté. La boisson sera exclusivement de l'eau, à volonté.
Du quatrième au quatorzième jour inclus, l'alimentation est exclusivement constituée de raisins, provenant si possible de l'agriculture biologique, très soigneusement lavés, que l'on absorbe, soit avec la peau et les pépins, soit sous formes de jus à volonté, toutes les heures pendant la journée, même si la sensation de faim n'est pas présente, ceci afin d'éviter un état d'alternance d'hyper et d'hypoglycémie. Bien que le principal constituant du raisin soit un glucide, une absorption très régulière n'entraîne pas une modification de la glycémie et il est à noter qu'une personne atteinte de diabète de type 2 peut suivre une telle cure.
Les 7 derniers jours de la cure permettent d'amener progressivement l'organisme au retour à une alimentation normale. Celle-ci est alors successivement et exclusivement constituée de fruits divers et à volonté le 15ème jour, de légumes le 16ème jour, puis de céréales, puis de fruits et légumes, puis de fruits et céréales, puis de légumes et céréales, pour terminer le 21ème jour par des fruits, des légumes, des céréales à volonté.
Les avantages de cette cure sont la détoxification profonde qu'elle induit et le soulagement apporté au fonctionnement des organes émonctoriels (foie, reins, vésicule, intestins, pancréas) ainsi que l'amélioration secondaire de leurs fonctions enzymatiques et immunitaires.
Deux inconvénients possibles de la cure sont à signaler : le fait de devoir accepter de ne manger que du raisin pendant 10 jours et un état de constipation chez les sujets présentant déjà une atonie intestinale, c'est à dire un transit très ralenti.