LES CÉPHALÉES EN PRATIQUE HOMÉOPATHIQUE QUOTIDIENNE
Une céphalée, appelée familièrement mal de tête, est une douleur locale ressentie au niveau de la boite crânienne ou parfois de la nuque. Cette douleur peut être unilatérale ou bien diffuse et généralisée. Elle se manifeste de façon très variée par des sensations d’oppression ou de compression, de martèlement, d’enfoncement, de brûlure, de picotements, de fourmillements, d’écrasement…
Selon une étude scientifique et statistique publiée en 2009, près d’un Français sur deux se plaint de céphalées et 5 % de la population de migraines véritables.
En pratique courante, nous allons nous limiter aux céphalées primaires mais aussi aux migraines avec ou sans signes d’accompagnement.
Un examen clinique préalable nous permet d’éliminer les causes les plus fréquentes des céphalées secondaires :
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Des troubles métaboliques comme l’hypoglycémie.
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Les pathologies infectieuses comme la méningite ou plus fréquemment une banale sinusite frontale.
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L’hypertension artérielle qui se manifeste très fréquemment par des céphalées sans aucun autre signe clinique
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L’hémorragie cérébrale qui se traduira par une migraine classiquement « en coup de tonnerre ».
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Les pathologies comme le glaucome oculaire peuvent également entraîner des céphalées.
Une fois éliminées toutes ces causes organiques, mis à part le classique paracétamol ou aspirine ou ibuprofène, nous allons devoir choisir suivant la localisation et la violence du mal le ou les meilleurs remèdes homéopathiques sachant que 767 médicaments homéopathiques sont listés à la rubrique céphalée dans le grand répertoire de la matière médicale homéopathique ; c’est dire si la tâche est très ardue pour trouver le ou les remèdes correspondants à notre patient. Nous allons cependant essayer de classifier sommairement tous ces remèdes.
MÉDICAMENTS À PRÉDOMINANCE DROITE :
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SANGUINARIA : correspond à des céphalées congestives, battantes, débutant à la base du crâne et irradiant jusqu’à la zone située au-dessus de l’orbite droite. Elles sont aggravées par la lumière, le bruit, les odeurs et améliorées lorsque le patient est couché dans le noir. Ces migraines sont périodiques, souvent hebdomadaires, débutant le matin, s’aggravant au cours de la journée pour s’améliorer vers le soir ; la crise se termine souvent par des vomissements de bile nauséabonds qui soulagent le patient.
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BELLADONNA : même protocole que le remède précédent mais avec une plus grande violence des symptômes.
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SILICEA : la douleur débute dans la nuque, puis se fixe sur l’œil droit, obligeant le malade à fermer les yeux et tout tremblant de froid à s’envelopper chaudement la tête avec une grosse écharpe en laine
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CEDRON : c’est le médicament de la migraine qui revient toujours à la même heure, généralement un jour sur deux et souvent avec une aggravation vers 10 heures du matin.
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IRIS VERSICOLOR : correspond à la migraine temporale droite, toujours précédée par la sensation d’un voile devant les yeux ou par des taches (migraines ophtalmiques), avec des nausées ou des vomissements. La migraine est périodique (souvent en fin de semaine) en rapport avec des troubles digestifs et hépatiques provoqués par une surcharge alimentaire et des changements de rythme avec une baisse du stress hebdomadaire
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PULSATILLA : douleurs frontales et temporales. Les douleurs névralgiques prennent naissance dans la région temporale droite chez ce patient timide, émotif et hypersensible.
LES MÉDICAMENTS À PRÉDOMINANCE GAUCHE :
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SPIGELIA : la migraine débute à la base du crâne et vient se fixer au-dessus de l’orbite gauche avec une intensité qui suit la courbe solaire chez ce patient en but à une tachycardie avec parfois de violentes palpitations.
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SEPIA OFFICINALIS : douleurs de piqûres de l’intérieur vers l’extérieur et vers le haut surtout à gauche, ou dans le front, souvent associées à des nausées.
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BROMUM : migraine du côté gauche aggravée en se penchant, par la chaleur du soleil et par le mouvement rapide.
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CYCLAMEN : céphalées des malades anémiques localisées dans la zone temporale gauche accompagnées ou précédées de troubles visuels, de scintillements ou de taches colorées.
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LAC CANINUM : les céphalées passent alternativement d’un côté à l’autre : le malade souffre un jour du côté gauche, un autre jour du côté droit et sont associées à des troubles de la vue ainsi qu’à des nausées.
CÉPHALÉES CONSTRICTIVES :
Dans ce type de céphalée, le malade présente la sensation d’un bandeau ou d’un cerceau ou d’un bandage ou d’un étau ou d’une corde serrée au niveau du front et ne tolère ni les casquettes, ni les chapeaux. Des nausées sont souvent présentes. Les principaux remèdes utilisés sont alors : ANACARDIUM ORIENTALE / CARBO VEGETABILIS / COCCULUS / GRAPHITES / GELSEMIUM / CAUSTICUM.
CÉPHALÉES DANS UN CONTEXTE DIGESTIF :
Nous trouverons bien sûr NUX VOMICA le plus grand remède de la matière médicale homéopathique, avec ses maux de tête matinaux à type de clous enfoncés dans la région pariétale, survenant très souvent après des excès de table la veille au soir où le patient a bien entendu abusé de la bonne chère, du café, du tabac et de l’alcool. Les céphalées peuvent être concomitantes de poussées hémorroïdaires.
Nous retrouverons également le grand remède qu’est LYCOPODIUM, caractéristique de l’hépatique qui a trop mangé ou trop bu, bien que les maux de tête se déclenchent préférentiellement quand il a faim ou que les repas sont irréguliers ou servis en retard sur son planning, ce qui le met également de fort méchante humeur.
Toujours avec une sensibilité digestive, SEPIA présente des céphalées frontales accompagnées de nausées et de vomissements, le tout déclenché par des efforts intellectuels intenses.
CÉPHALÉES DANS UN CONTEXTE OPHMALTIQUE :
GELSEMIUM est le remède le plus important qui correspond bien à la migraine ophtalmique où la céphalée est précédée par des troubles de la vision. Le malade distingue mal les objets ou les voit en double avec souvent des tremblements.
Il existe d’autres remèdes de migraine ophtalmique comme KALIUM BICHROMICUM (souvent en rapport avec une ancienne sinusite frontale), NATRUM MURIATICUM, COCCULUS, BRYONIA (le malade éprouve une sensation comme si la tête allait éclater), KALIUM CARBONICUM (faiblesse de la vue)...
CÉPHALÉES DANS UN CONTEXTE DE SURMENAGE INTELLECTUEL :
CALCAREA PHOSPHORICA présente une faiblesse nerveuse qui rend tout travail difficile du fait des maux de tête qui sont souvent concomitants à des diarrhées ; KALIUM PHOSPHORICUM correspond typiquement à la céphalée des étudiants surmenés, ou après avoir trop longtemps travaillé sur écran d’ordinateur. Quant à PHOSPHORICUM ACIDUM qui se réfugie dans l’indifférence, voire dans la dépression par suite de surmenage mental et intellectuel, il présente des maux de tête aggravés par la musique et le mouvement concomitant, par exemple en dodelinant de la tête.
Signalons enfin dans ce paragraphe le petit remède qu’est ANACARDIUM ORIENTALE qui correspond également aux maux de tête des étudiants surmenés améliorés par la prise de nourriture.
CÉPHALÉES DANS UN CONTEXTE ANXIEUX :
Le patient (souvent féminin) IGNATIA déclenchera des céphalées aux odeurs (parfums, nourriture…) ou à la fumée de tabac. La composante anxieuse et phobique joue un rôle évidemment majeur pour ce remède.
L’agitation anxieuse, l’excitation cérébrale ou un travail prolongé déclencheront des céphalées chez le patient ARGENTUM NITRICUM, toujours pressé, toujours stressé, se déplaçant à toute vitesse dans toutes les directions avec la grande frayeur d’être en retard à ses rendez-vous, dont les maux seront améliorés en se serrant fortement la tête avec un bandeau ou une casquette.
Il existe bien entendu beaucoup d’autres médicaments homéopathiques en rapport avec l’anxiété pour lesquels les patients présenteront des céphalées.
L’année prochaine, en janvier, dans ce même module, nous envisagerons le syndrome prémenstruel (SPM) et les troubles des règles à l’origine de céphalée et de migraine.
Enfin, sans prétendre être exhaustif sur ce sujet, il faudra penser en oligothérapie au COBALT et en phytothérapie à la CAMOMILLE ROMAINE connue depuis des siècles pour ses vertus anti-migraines, ainsi que la MENTHE POIVRÉE pour les céphalées d’hypertension.