LA SPASMOPHILIE
Décrite pour la première fois en 1939 par le Professeur Klotz, la spasmophilie n'est pas une affection authentifiée ayant fait l'objet d'une reconnaissance et d'un consensus international. Modalité d'expression très particulière du terrain (voir module aroma-phytothérapie), elle est présente potentiellement chez 85% de la population : on l'appelle également tétanie latente.
Sur le plan neurologique, elle est caractérisée par un état permanent d’hyperexcitabilité neuro-musculaire électrique et mécanique sur lequel se greffent les CRISES DE TÉTANIE.
La tétanie s'observe chez l'enfant, surtout entre 2 mois et 2 ans, et bien d'avantage l'hiver que l'été. Ceci s'explique par le rôle des radiations UV de la lumière solaire sur la peau : elles y déterminent la formation de vitamine D, qui favorise l'absorption du calcium, et recrée une charge calcique normale.
Les convulsions tétaniques, dans leur forme clinique, sont rares, et se caractérisent par :
– Un accès de contracture des membres supérieurs, inférieurs, visage, bouche, muscles masticateurs avec contracture de la mâchoire.
– Des spasmes aux viscères : larynx, pharynx, bronches, estomac, vessie.
Une fois diagnostiquée la crise de tétanie par examen électrique des nerfs et des muscles, dosage du calcium et reconnaissance de certains signes cliniques, le seul traitement efficace demeure le CALCIUM, soit intraveineux en cas d'urgence, ou par voie orale.
Le meilleur traitement préventif chez le nourrisson est, comme pour le rachitisme, l'administration systématique de vitamine D (ZYMA D jusqu'à 18 mois, puis une ampoule de UVEDOSE tous les 3 mois jusqu'à 6 ans) et un régime équilibré.
Approche clinique de la spasmophilie :
La spasmophilie, expression globale et première des désordres induits par les interactions des diverses glandes endocrines entre elles, et les efforts permanents que fait l'organisme pour le maintenir constamment en l'état, est source d'une infinie diversité de symptômes. Ils peuvent être regroupés en 2 catégories et, à l'intérieur de chacune d'elle, de mille façons différentes :
– Les réactions générales propres à l'état spasmophile.
– Les réactions locales, fonction de chaque organe cible préférentiel (voir module aromaphytothérapie).
Les signes cliniques sont donc légion. Le diagnostic d'état spasmophile sera très facile devant la crise de tétanie, dont nous venons de voir les symptômes : fourmillements et crampes des extrémités, des paupières et de la bouche ; contractions plus ou moins étendues, dont la forme la plus caractéristique est « la main d'accoucheur », mais qui peuvent se localiser à de multiples niveaux.
Mais il faudra aussi évoquer la spasmophilie devant chacun des signes suivants :
– Asthénie quasi constante, souvent plus intense le matin au réveil.
– Manifestations d'hyperémotivité : anxiété, tachycardie, palpitations, boule dans la gorge ou au plexus.
– Tendance dépressive.
– Douleurs diffuses, contractures musculaires spasmodiques générant des douleurs « para-vertébrales » et provoquant de fréquents déplacements vertébro-ligamentaires.
– Vertiges, nausée matinale, trémulation musculaire et palpébrale (clignotement des paupières).
– Symptômes d'ordre cardiovasculaire : palpitations, tachycardie, parfois ralentissement cardiaque, extrasystoles et autres troubles du rythme, spasmes artériels.
– Symptômes digestifs : aérophagie, mauvais écoulement de la bile, spasmes intestinaux, colite.
– Symptômes urinaires : cystites, cystalgies, dysurie, énurésie (incontinence).
– Symptômes d'ordre génital :
Dysménorrhées, spasmes utérins, frigidité ou impuissance.
Chacun de ces symptômes peut se modifier de façon très spécifique selon la prédominance majeure d'une fonction ou d'une autre.
Le diagnostic, ainsi évoqué, sera vite confirmé par l'examen clinique, et au besoin par la biologie.
Cliniquement, on recherchera d'abord essentiellement le signe de CHVOSTEK :
Le signe de CHVOSTEK est une contraction franche et rapide de l'orbite supérieur, lorsqu'on percute la joue en un point situé au milieu d'une ligne reliant le lobule de l'oreille à la commissure des lèvres. Sa réponse est plus ou moins franche selon l'intensité de l'atteinte, allant de la simple contracture jusqu'à la déformation complète de la joue.
Si sa présence signe la spasmophilie, sans pour autant indiquer que le patient est en crise, précisons que son absence, en revanche, ne permet pas de l'éliminer. En effet, ce symptôme est souvent absent chez les spasmophiles ayant un taux de magnésium sanguin élevé.
En cas de doute, on peut pratiquer l'épreuve de TROUSSEAU, qui n'est positive que s'il existe, en plus de la spasmophilie, une insuffisance de la glande parathyroïde qu'elle soit primaire ou secondaire. Cette épreuve entraîne l'apparition d'une crise de tétanie de la main (« main d'accoucheur »), 3 minutes après la pose d'un brassard serré à une pression à peine supérieure à celle de la pression maximale.
Les signes biologiques de la spasmophilie sont les suivants :
– Hyperfonctionnement de la glande thyroïde.
– Hyperfonctionnement de toute la glande surrénale.
– Hypofonctionnement des glandes sexuelles.
– Augmentation des enzymes : phosphatases alcalines.
– Augmentation de l'élimination du calcium dans les urines.
– Diminution du magnésium intra-globulaire.
Circonstances d'apparition et de déclenchement de la spasmophilie :
PÉRIODES DE FRAGILISATION ENDOCRINIENNE ET CLIMATÉRIQUE :
– Période d'activité génitale chez la femme : génératrice de cycles courts et moyens elle accroît la fréquence de la spasmophilie lors de chaque période menstruelle et de chaque phase ovulatoire ; lors des grossesses ; lors de la prise d'un contraceptif chimique ou de toute forme d'hormonothérapie substitutive.
– Grandes époques de la vie génitale : puberté, ménopause, andropause.
– Changements de saisons : ils correspondent eux aussi à des périodes de sensibilisation, qui sera maximale au printemps et à l'automne. Le système endocrinien change de niveau pour permettre à l'organisme de s'adapter aux nouvelles conditions qui lui sont imposées. On comprend que les époques de grande variation thermique, de passage du chaud au froid ou vice-versa, de modification importante du degré d'hydratation ou de la pression atmosphérique soient aussi celles des grandes crises de spasmophilie. L'organisme doit alors fournir une dépense énergétique plus ou moins élevée et ainsi, s'explique le fait fréquent que certains sujets puissent être sensibles de manière très violente aux changements de rythme solaire, de rythme lunaire ou à d'autres phénomènes astrodynamiques.
AGRESSIONS MÉDICAMENTEUSES :
Peuvent être en cause :
– Toutes les hormones : si les contraceptifs chimiques sont majoritairement impliqués, les médicaments agissant sur la glande thyroïde et la corticosurrénale peuvent également être mis en cause.
– Tous les médicaments qui modifient de façon brutale « l'équilibre ionique » de l'organisme,c'est à dire les injections intraveineuses ou intramusculaires de calcium, de magnésium, de potassium et les diurétiques qui modifient eux aussi l'équilibre ionique en provoquant une fuite de potassium et de sodium.
– Les laxatifs drastiques utilisés en grande quantité entraînent des déséquilibres électrolytiques graves par irritation des muqueuses.
– Enfin, les médicaments spécifiques tels les tranquillisants et autres antidépresseurs qui, en rendant impossible une part de l'expression du déséquilibre, reportent sur d'autres exutoires plus profonds l'information de leur désordre. On peut y rattacher des thérapeutiques non médicamenteuses qui, mal conduites, peuvent aboutir au même résultat : la psychanalyse, la sophrologie, voire l'acupuncture.
ÉLÉMENTS PSYCHOLOGIQUES ET AFFECTIFS :
– Les chocs exogènes liés à la vie privée peuvent être à l'origine de crises de spasmophilie : décès brutal d'un être cher ; accident de la circulation ; tout acte brutal pouvant déclencher un stress violent ; mésentente conjugale avec divorce ; mauvaises conditions de travail.
En un mot, il s'agit de tout état qui consomme trop d'énergie. Tout ce qui oblige l'organisme à réagir de façon quasi permanente et puise peu à peu les substrats qui permettent ses réactions, et l'amène à un niveau tel qu'un choc minime peut le faire basculer et engendrer les crises.
– Mauvaise hygiène de vie : les problèmes hygiénodiététiques sont très importants, qu'il s'agisse de la nourriture, des apports alimentaires, du rythme de vie (horaire des repas, sommeil), de l'activité physique pour laquelle il faut souligner le rôle exutoire de l'effort physique, mais aussi son rôle cardiocirculatoire, anti-stress, à la condition toutefois que ces dépenses soient modulées et faites dans de bonnes conditions.
Non ou mal traité, l'état spasmophilique aboutira à la « psychiatrisation invalidante » de la maladie, et ce d'autant plus qu'il sera apparu plus précocement dans l'enfance. Il existe une menace plus dangereuse encore, parce que moins apparente : l'évolution pernicieuse de la maladie chez les « spasmophiles latents », où les manifestations cliniques restent sous le seuil de la subjectivité.
Fonction bien sûr du déséquilibre de chacun, la spasmophilie est une porte ouverte sur toutes les maladies, mais plus spécifiquement sur les maladies dégénératives, ces maladies qui font que seulement 1 à 2 % des être vivants s'éteignent doucement de mort naturelle. Ce sont les affections cardiovasculaires, rhumatismales (arthrose, rhumatismes dégénératifs inflammatoires), neurologiques (cérébrales, dont certaines ne sont en fait que des formes très particulières de spasmophilie).
En conclusion, nous pouvons affirmer que la spasmophilie est une polypathologie : son traitement ne serait donc être exclusivement uniquement à base de calcium et de magnésium, mais nous reverrons dans le module aroma-phytothérapie sa richesse et sa grande spécificité.